Trois essais sur la sagesse. sur une toile de Franck Forest
Franck Forest. Sagesse. Acrylique sur toile. Avril 2024
à l’homme
Toi qui te crois un Dieu et qui n’est que poussière,
Dans ce monde si beau qui un jour t’a créé.
Oui toi, dans ton orgueil, tu t’es cru agréé
A assouvir sans fin tes envies carnassières.
Par ton avidité, ta prétention grossière,
Ta folle propension à toujours procréer,
Tu détruis tout. Alors, cesse de maugréer,
Que la Terre est ingrate et par trop tracassière.
Un brin de modestie et de lucidité,
Te feraient bien saisir la grande absurdité
De ton Ego, qui te conduit droit vers ta perte.
Tu ne m’écoutes pas, et ton envie futile
Brade les beautés que Nature t’a offertes
Pour t’offrir un gadget toujours plus inutile.
à un « héros » d’aujourd’hui
Tu es bien devenu un génie de ton temps.
Tes fans émerveillés disent que tu surpasses
Tes rivaux, que jamais tu n’es dans une impasse,
Et donc, tes inventions sont là pour très longtemps.
Aveuglé de succès, sais-tu que le printemps
Est bien bref et pâlit avec les jours qui passent.
Les succès d’aujourd’hui, demain erreurs, trépassent,
Détruits par leurs défauts apparus entretemps.
La sagesse voudrait que tu restes modeste.
Ton orgueil débordant peut être très funeste
Au Monde, et cela, tu dois le reconnaître.
La gloire est éphémère et tient à peu de choses.
En voulant trop briller, en voulant trop paraître,
Tu oublies qu’en un jour se ternissent les roses.
A nous-mêmes
Dans toutes ses pensées, n’être que certitude,
Ne jamais douter que nos mots soient vérité,
Est une grande erreur et trop de vanité.
Et pourtant, chez nous tous, c’est fréquente habitude.
On n’hésite donc pas à porter jugement,
Trop souvent en dépit de notre inexpérience.
Nous voulons à tout prix montrer une omniscience,
Et répandons le faux, parfois stupidement.
Acquérir le savoir d’abord, est la sagesse.
Apprendre toujours plus, sans aucune paresse,
En faisant tri soigneux du bon et du mauvais.
Ce travail malaisé est parfois rebutant,
Mais on se dit alors : « Là je sais où je vais.
Je ne sèmerai pas un doute inconsistant ».
Daniel Dive, le 9 mai 2024. Tous droits réservés
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)