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     Novembre (Victor Hugo)
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Expéditeur Conversation
Cerisier
Envoyé le :  16/4/2024 7:41
Plume de platine
Inscrit le: 26/2/2024
De:
Envois: 3031
Novembre (Victor Hugo)
Dernier poeme du recueil Les Orientales, Novembre annonce de par son fond et sa forme le recueil qui suivra, Les Feuilles d´automne

Quand l’automne, abrégeant les jours qu’elle dévore,
Éteint leurs soirs de flamme et glace leur aurore,
Quand novembre de brume inonde le ciel bleu,
Que le bois tourbillonne et qu’il neige des feuilles,
Ô ma muse ! en mon âme alors tu te recueilles,
Comme un enfant transi qui s’approche du feu.

Devant le sombre hiver de Paris qui bourdonne,
Ton soleil d’orient s’éclipse, et t’abandonne,
Ton beau rêve d’Asie avorte, et tu ne vois
Sous tes yeux que la rue au bruit accoutumée,
Brouillard à ta fenêtre, et longs flots de fumée
Qui baignent en fuyant l’angle noirci des toits.

Alors s’en vont en foule et sultans et sultanes,
Pyramides, palmiers, galères capitanes,
Et le tigre vorace et le chameau frugal,
Djinns au vol furieux, danses des bayadères,
L’arabe qui se penche au cou des dromadaires,
Et la fauve girafe au galop inégal.

Alors, éléphants blancs chargés de femmes brunes,
Cités aux dômes d’or où les mois sont des lunes,

Imans de Mahomet, mages, prĂŞtres de Bel,
Tout fuit, tout disparaît. Plus de minaret maure,
Plus de sérail fleuri, plus d’ardente Gomorrhe
Qui jette un reflet rouge au front noir de Babel !

C’est Paris, c’est l’hiver. ? À ta chanson confuse
Odalisques, Ă©mirs, pachas, tout se refuse.
Dans ce vaste Paris le klephte est à l’étroit ;
Le Nil déborderait ; les roses du Bengale
Frissonnent dans ces champs oĂą se tait la cigale ;
Ă€ ce soleil brumeux les PĂ©ris auraient froid.

Pleurant ton Orient, alors, muse ingénue,
Tu viens Ă  moi, honteuse, et seule, et presque nue.
— N’as-tu pas, me dis-tu, dans ton cœur jeune encor
Quelque chose à chanter, ami ? car je m’ennuie
Ă€ voir ta blanche vitre oĂą ruisselle la pluie,
Moi qui dans mes vitraux avais un soleil d’or ! ?

Puis, tu prends mes deux mains dans tes mains diaphanes,
Et nous nous asseyons, et, loin des yeux profanes,
Entre mes souvenirs je t’offre les plus doux,
Mon jeune âge, et ses jeux, et l’école mutine,
Et les serments sans fin de la vierge enfantine,
Aujourd’hui mère heureuse aux bras d’un autre époux.

Je te raconte aussi comment, aux Feuillantines,
Jadis tintaient pour moi les cloches argentines ;
Comment, jeune et sauvage, errait ma liberté,
Et qu’à dix ans, parfois, resté seule à la brume,
RĂŞveur, mes yeux cherchaient les deux yeux de la lune,
Comme la fleur qui s’ouvre aux tièdes nuits d’été.

Puis tu me vois du pied pressant l’escarpolette
Qui d’un vieux marronnier fait crier le squelette,
Et vole, de ma mère éternelle terreur !
Puis je te dis les noms de mes amis d’Espagne,

Madrid, et son collège où l’ennui t’accompagne,
Et nos combats d’enfants pour le grand empereur.

Puis encor mon bon père, ou quelque jeune fille
Morte à quinze ans, à l’âge où l’œil s’allume et brille.
Mais surtout tu te plais aux premières amours,
Frais papillons dont l’aile, en fuyant rajeunie,
Sous le doigt qui la fixe est si vite ternie,
Essaim doré qui n’a qu’un jour dans tous nos jours.

Sphyria
Envoyé le :  16/4/2024 17:38
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 25/4/2021
De: France
Envois: 27763
Re: Novembre (Victor Hugo)
Très beau partage !
Sybilla
Envoyé le :  16/4/2024 18:54
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95911
En ligne
Re: Novembre (Victor Hugo)
Bonsoir Cher Ami poète Cerisier,

Très belle poésie de Victor Hugo que je ne connaissais pas



Belle soirée Cher Ami poète Cerisier !
Toutes mes amitiés
Sybilla


----------------
Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rĂŞve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

Cerisier
Envoyé le :  16/4/2024 20:07
Plume de platine
Inscrit le: 26/2/2024
De:
Envois: 3031
Re: Novembre (Victor Hugo)
Merci beaucoup pour vos visites !
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