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     LA CLEF D'AILLEURS 15
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Expéditeur Conversation
Parceval
Envoyé le :  14/4/2024 14:02
Plume de platine
Inscrit le: 11/4/2011
De:
Envois: 3489
LA CLEF D'AILLEURS 15
15

GOÛT DE FOUDRE


Le hasard m’a aidé, mais est-ce le hasard ? Au retour de visite chez un nouveau client, une petite entreprise de production de bois d’ouvrage perdue dans la cambrousse, j’ai pris un chemin vicinal qui semblait raccourcir mon parcours ; passé un hameau, j’ai cru rêver : Oui c’était bien là, correspondant à la description tant de fois relue, donnant singulièrement corps au texte : Les deux grands cèdres, le parc arboré, les hauts murs, la poterne, et coté route, cette entrée monumentale, grilles et portail en fer forgé, tenu par une chaîne cadenassée, qui ouvre sur une allée envahie d’herbe folle. On devine une bâtisse à deux tours carrées, noyée dans la végétation. L’archétype de la propriété en déshérence. Je me suis garé sur un chemin de terre, à quelque distance. Un sentier de bordure en lisière des cultures, m’engage à faire le tour. Le haut mur est marqué par le temps, mais à part d’étroites lézardes, en assez bon état. Ah, voilà la poterne : une porte massive cloutée au bois ultra sec, bleui par les ans ; un judas aveugle cerclé de fer. La serrure est en métal forgé très oxydé. Elle n’a pas dû servir depuis des lustres, ce qui m’interpelle. Les ramures des deux grands cèdres débordent légèrement. En poursuivant, je longe un petit bois et bientôt j’aperçois la voiture. A vue de nez, deux, au plus trois hectares. Même en plein jour, l’ensemble a du cachet mais n’engage pas à la visite. Je suis oppressé. Plus j’y réfléchis, plus je trouve étrange de n’avoir pas relevé de traces de pillage ou de vandalisme. Si c’est à l’abandon, les « récupérateurs » en tous genre seraient pour le moins tentés…Je suis rentré, en proie à une folle agitation.
On est revenus tous les deux, elle a eu très vite la même conviction. Ainsi, c’était bien là l’illustration du récit de la clé. Et si le reste correspondait à une autre réalité ? C’était tellement énorme ! Dès ce constat, nous n’étions plus nous-même, et nos actes se sont enchaînés comme dans un scénario déjà écrit. On s’est discrètement renseignés alentour : Non, pas de propriétaire connu depuis le décès du dernier occupant, un vague hobereau à particule, il y a bien longtemps. Ah, si, je crois que c’est un notaire qui représente le ou les héritiers auprès de l’administration et des impôts et assure « l’entretien ». En fait, depuis quelques années, on n’y voit jamais personne, le parc, c’est une forêt vierge ! Comment ça s’appelle ? Ici on dit Campeyroux.
Nous avons digéré tout ça sur le chemin du retour. A la maison, un petit remontant, nécessaire. Le silence, muets, à la fois émus, inquiets et excités des implications de nos découvertes. Nos regards se sont croisés, éloquents : il fallait y aller voir, quelles qu’en soient les conséquences, comme si notre vie dépendait de cet acte. Ma dernière connerie, la plus grosse, le pompon…Le fait de le savoir ne change rien, j’irai.
On a pensé à jeudi dans la soirée, nos obligations respectives laissaient un créneau ; mais cela avait-il encore de l’importance ? Oui, c’est « on », j’ai dû abandonner rapidement l’idée d’y aller seul : rien n’aurait pu empêcher Caro de me suivre. Alors, bon. Stratégie ? Expédition, discrète, à la tombée du jour. Qu’allions-nous trouver ? Peut-être rien, peut-être trop et le saut dans l’inconnu pouvait se révéler périlleux. On a opté pour la panoplie de joggeurs avec jeans, k-way, rebooks, petit sacs à dos garnis de boissons et barrettes dopantes. J’ai ajouté deux bâtons de marche ferrés, estampillés Compostelle - ça ne peut pas nous faire de mal ? un couteau de chasse dans sa gaine, un rouleau de corde et accessoires d’escalade et enfin l’héritage de Tonton, un pistolet à barillet de la dernière guerre et quelques munitions (il fonctionne bien je l’ai essayé à l’époque et soigneusement remisé) J’ai vu Caroline mettre aussi un truc dans son sac. Nous vivons sur les nerfs.
Les nuits suivantes ont été intenses, nos étreintes violentes et désespérées sans nous apporter le moindre apaisement. Médor sentait que quelque chose de grave se préparait et ne nous quittait pas d’une semelle. Brave Médor qui va garder la maison.
- Tu sais quoi ? J’aurais dû t’appeler Milou, car tout ça c’est de ta faute, hein ?
Le jour J quand nous avons chargé la voiture, Médor a sauté dedans, et on n’a pas pu le déloger : il nous aurait mordus. Aléa jacta est, nous irons tous les trois. Je prends juste son harnais et la laisse. Le voisinage aura vu partir un couple et son chien ; pour une randonnée sans doute ? C’est banal.
On fait halte sur la route à distance de la grille. Un moment, j’ai considéré l’image que nous donnions dans le rétroviseur : Lara Croft, Milou-Médor et Tintin-Super Dupont. Un rire nerveux m’a secoué, bientôt partagé par ma compagne quand je lui ai expliqué.
Allons-y ! Je me suis présenté devant la grille. Tiens, pas de chaîne ni cadenas. Le portail s’est ouvert dans un concert de grincements, mu par un mécanisme sans doute caché par la végétation. Nous sommes restés perplexes, comme tétanisés, puis une idée m’est venue.
- Caro, tu as la clé sur toi ? 
- Oui. 
La pastille, c’est sans doute le sésame. Un constat accablant : tout cela est prévu, programmé ; depuis le début, rien n’a été fortuit. Nos mains se sont jointes, puis nos lèvres dans un baiser sauvage au goût de sang. Médor a gémi, tendu comme un arc.
Comme possédé, j’ai enclenché la première et le Scénic s’est engagé dans l’allée, couchant les herbes folles, cap sur la vieille bâtisse au bout du parc. Dans les rétroviseurs, j’ai vu le portail se refermer lentement.



Suspense...

A suivre

Parceval



Sphyria
Envoyé le :  14/4/2024 17:45
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 25/4/2021
De: France
Envois: 27763
Re: LA CLEF D'AILLEURS 15
Très belle suite !
Sybilla
Envoyé le :  15/4/2024 0:27
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95932
En ligne
Re: LA CLEF D'AILLEURS 15
Bonsoir Cher Ami poète Parceval,

L'histoire se précise....
Superbe récit en partage !
J'ai hâte de connaître la suite !



Belle soirée Cher Ami poète Parceval !
Toutes mes amitiés
Sybilla


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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rĂŞve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

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