Plume d'or Inscrit le: 19/6/2016 De: Envois: 1929 |
N E L I S E Z P A S ! Moi, le vampire
J’ai choisi de mourir et renaître en vampire Fuir le jour et embrasser les mortels soupirs De la nuit, ne plus sentir la chaleur du corps Les émois du cœur, pour un avenir si gore
En un baiser mortel, tout en perdant mon âme Je survis par le sang, surtout celui des femmes Don Juan des enfers, les crocs si acérés Je les sens palpiter, leur regard sidéré
Et quand survient le noir, il est temps de partir De retourner dans mon cercueil, obscurs martyrs Que mes victimes, je prends leur vie, sans vergogne Pour oublier, la puanteur de ma charogne
Moi qui suis damné ! D’être immortel et vampire Que m’importe la mort, les ravages du temps Car je ne peux point mourir, juste m’assoupir Je me vomis, de jouir d’un corps de mutant.
Revoir poindre le jour d’un soleil éclatant Ressentir à nouveau les émois de mon cœur Je ne puis accéder à ces plaisirs si plaisants Condamné au sort, de souffrir d’un crève-cœur
J’ai voulu l’éternité, j’ai eu solitude Et l’enfer ! Dans ce caveau, pensant à ma vie Je n’avais que soupirs, tout était lassitude J’ai vendu mon âme à Satan, je suis maudit
Je pleure l’amour immortel, des larmes de sang Coulent le long de mes joues blanches et blafardes Car moi vampire ! J’ai perdu l’aimée, impuissant Quel cruel sort, j’en veux à mort à la camarde
Je me rappelle des folles nuits, d’aventure Quand nous allâmes à deux, les crocs aiguisés Mordre la chair savoureuse des créatures Plonger dans le cou des humains épuisés
Déguster ces succulents repas, ressentir Palpiter la vie qui part en quelques instants Tenir dans les bras, ces pauvres poupées de cire Hélas ! Ma compagne est partie vers le néant
Minuit, je sors de ma torpeur crépusculaire Je détends la mâchoire et muscles maxillaires Un goût âpre dans la bouche, les incisives Veulent sortir soudain de leur langueur oisive
Être vampire n'a pas de côté romantique L'immortalité a cet aspect pathétique La Mort embrasse la vie, de ses longs baisers Fatals, elle n'a jamais l'esprit apaisé
Chasse à l'humain, perpétuel rituel Le travail artisanal, surtout manuel J'aime planter les crocs aiguisés dans le cou De mes proies qui meurent d'effroi à tous les coups
Aucun sentiment, ce ne sont que des poupées Que le garde-manger et j'en fais mon souper De succulents repas, parfois assaisonnés De sang coagulé, jamais empoisonné
Le forfait accompli, repu de l’élixir La nuit m’appartient, c’est tout mon univers Le royaume des ombres, aux visages de cire Les corps exsangues ne sont que des fait divers
J’ai beau être un revenant, une créature Aux mœurs si douteuses mais j’ai aussi un cœur Même si cela n’est pas dans ma vraie nature Aimer ! Pour les femmes, je n’ai point de rancœur
Comment déclarer cet amour que j’ai en moi Pourrais-tu chérir, moi qui donne que la mort J’ai des sentiments qui me mettent en émoi Cause perdue qui me laisse à mon triste sort !
Ă” toi !
Roulons-nous dans le lucre, stupre et la luxure Que nos corps se mêlent, s'entremêlent, jouissent Ils frémissent déjà au goût de nos morsures Mord-moi ! Brutal, fougueux vampire les entrecuisses
Abreuve-toi du nectar de mon doux calice Tes baisers sataniques sont un pur délice Je réclame tes caresses sur ma peau lisse Ton ardeur démoniaque nous rend complices
Que tes longs crocs acérés pénètrent ma chair Aspire le suc brûlant qui te donne vie Je fais don de ce sang, par amour mortifère Ce fluide vital assure ta survie
Accorde-moi la Mort car tu es un vrai mâle Ô toi, mon bel immortel ! Fait de moi ta femme Célébrons notre amour devant l'autel du mal Que cette union ne meurt jamais dans les flammes !
Nosferatu
Sur les terres sordides des peurs ancestrales Quand les lieux se couvrent de terribles ténèbres Ressurgissent soudain les craintes viscérales Les effrois, les tourments et les rites funèbres
Dans les sombres ruelles d'un village maudit Apparaît sortant des brumes, Nosferatu Le démon cherche sa proie au cœur d'un taudis L'enfant à l'âme pure et de grande vertu
Cruelle bataille entre le bien et le mal Que peut le vampire contre la main de Dieu Et dans chaque humain sommeille Nosferatu
Elle va s'abattre sur la bĂŞte anomale Qui doit s'enfuir dans les profondeurs des cieux Car l'homme est avant tout un animal qui tue
Propos d'un vampire
Avant les lueurs crépusculaires d'un lever matutinal Je me retire dans la sombre crypte du château délabré Evitant les rais destructeurs d'un soleil éclatant
Dormir le jour, tel est le sort funeste du rejeté de Dieu La malédiction éternelle d'un Mort-vivant à l'âme damnée
Mon cœur est sec comme la pierre Et mon esprit est terne comme la cendre J'ai renié la foi pour acquérir l'immortalité Car je ne pouvais pas supporter La putréfaction programmée du corps
J'ai signé de mon sang, les termes du marché Sur un parchemin en vélin, abandonné mon âme au malin Afin d'éviter la fin décadente des mortels humains
Le temps n'avait plus d'emprise, plus de poids Sur mon existence de vampire, j'Ă©tais un anachronisme Une anomalie sur la Terre
Je n'avais qu'un seul but, me nourrir du sang capiteux Et enivrant de ces pauvres victimes, plantant mes crocs acérés Dans le cou palpitant des femmes qui se donnaient à moi J'aimais ces veines rouges qui attendaient Le baiser mortel de ma bouche avide
Mais que vaut cet état si je n'ai plus de joies simples et heureuses Celles que j'ai vécues quand j'étais un homme que l'on dit normal !
Je suis un monstre ! N'enviez pas mon sort ! N'ayez pas peur de la Mort, elle n'est qu'un passage Pour moi, l'immortalité est pire que ma propre Mort !
Et je m’endors dans mon cercueil avant le lever de l’astre de feu Pensant dans mes cauchemars à tous mes aïeux !
Le bal
Cette pauvre charogne qui gît sur la terre Et les nécrophores rentrent par l'œsophage Des larves d'insectes sortent du sphincter De ce corps pourri, bouffé par les nécrophages
J'ai planté mes crocs dans la masse informe Moi, le maudit ! L'éternel damné, un vampire Que je suis et je peux prendre toutes les formes Et j'ai bu tout son sang jusqu'au dernier soupir
Chaque nuit, je m'abreuve des pantins humains Je vois la peur, l'effroi total sur les visages Rassasié jusqu'à la proie du lendemain Chez les mortels, je fais un terrible carnage
Avant que le jour se lève, fuir le soleil Je retourne par instinct dans ma propre tombe Pour un repos diurne à nul autre pareil D'autres comme moi dorment dans les catacombes
Et nous participons à un bal des ténèbres Les goules et les striges en habits d'ébène S'agitent en couple sur des danses funèbres Oh surprise ! On nous sert du sang frais, quelle aubaine !
Vers bohème
Mon sommeil est terminé, mon corps reprend vie Je sors du tombeau aux lueurs crépusculaires Car j'ai trouvé la mort sur le seuil d'un parvis Je ne crains que les rayons de l'astre solaire
J'étais humain, maintenant devenu vampire Aujourd'hui monstre immortel assoiffé de sang Dracula ! Prince du mal, régnant sur l'empire Le monde des ténèbres, je suis tout puissant
Mais dans mon château des Carpates, je m'ennuie Alors pour passer le temps, j'écris des poèmes Et je pars en chasse des mortels, dès minuit Repu de leur sang, j'ai souvent le vers bohème !
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