Vendeur de pote et vendeuse de mèche...
Dieu qu’elle était frêle mais belle
La fille qu’on disait rebelle !
Aucun tendron pour la valoir.
Chacun de nous faisait le pitre
Pour l’amuser de son chapitre.
Rien n’arrivait à l’émouvoir !
Pourtant un jour sans qu’on y pense
Sans qu’un de nous fasse dépense
On la vit tous se dérider.
Qui donc avait eu cette veine
Avec peut-être un peu de peine
D’enfin la voir se débrider ?
Je sus plus tard, menant enquête,
Qu’elle aimait bien scruter ma tête
Pour y trouver un doux phrasé.
De ce, toujours, je fis silence
Craignant surtout la concurrence
Portant le ton paraphrasé.
Et c’est ainsi que sans querelle
Je pus charmer la tourterelle
Qui n’attendait que madrigal.
Lors tous les gars de mon village
Se mirent donc aux mots hors d’âge
Pour éprouver plaisir égal.
Or un beau jour une duègne
Contrecarra mon nouveau règne
Sur ordre sec d’un dur parent.
Je soupçonnai, de certitude,
Un preux félon qui d’habitude
N’apparaît pas très transparent.
Le chaperon vendit la mèche
En révélant celui qui lèche
En dénonçant un bon copain.
Depuis ce jour je suis sans grâce
Pour icelui qui laisse trace
De son transport si peu humain.