Retour de la fille prodige....
Je t’ai vue récemment passer devant chez moi
Le pas fort guilleret donnant à ton allure
Ce port de défilé qui m'a mis en émoi.
Dès lors le cœur battant au vu de ta voilure
Je t’ai fait de la main ce geste familier
Que faisait autrefois le galant Chevalier.
Je t’ai longtemps cherchée par monts et puis par vaux
Sans jamais découvrir trace de ton passage
Ni même, pour le coup, celle de mes rivaux.
Et puis hier, soudain, sans envoi de message
Par miracle étonnant tu as pris pour trajet
Ce chemin qui semblait arpenté sans objet.
Tu partis un beau jour sans me laisser de pli
Vers d’autres horizons pour vivre d’aventure.
Sais-tu que je pleurai, demeurant en repli
Blessé comme pas deux, dans ma triste nature ?
Instruit que désormais tu passes dans mon coin
Je ferai les cents pas, mais de toi pas très loin.