La forteresse...
J'ai fait de mon corps meurtri...
une forteresse, des murs pour l'oubli..
une demeure bâtie tant bien que mal..
chaque jour qui passe, trépasse détale..
le temps n'est rien lorsqu'il est assoupi..
et que mon corps une masse dans ce lit..
n'est que l'enveloppe de chair vieillissante
au petit jour pourtant se fait renaissante...
Chaque minute bue par le temps assoiffé
étanche momentanément sa soif.. désaltéré..
poursuit sa route que rien ni personne n'arrêtent..
pas même les mauvais vents.. les tempêtes...
S'il pleut certains jours où l'on aimerait..
soleil et toute futilité.. qui rend tout si gai..
sous ma peau court le sang en les veines..
et puis la vie continue liquéfie les peines...
Parce que nous mourons un peu chaque jour..
quand la flamme s'éteint à petit feu
sans amour sur terre reste l'espoir des cieux..
faudrait-il faire par la mort ce léger détour ?
J'ai fait de mon corps meurtri..
une armure de fer étouffant le cri..
taire la souffrance afin qu'elle s'oublie..
qu'elle dorme tranquille en mon corps meurtri..
Isabelle le 31 mai 2015
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